Raison d’être, pas d’avoir été

On le sait, les périodes de crise sont l’occasion de se recentrer sur l’essentiel et de créer de nouveaux modèles. Découvrez la tribune d’Anne Quemin (Directrice de la Marque et de la Communication leboncoin Groupe) à ce sujet publiée dans Stratégies :

Ces semaines de confinement et de distanciation sociale sont en train de bouleverser nos vies et notre réalité. Notre rapport au temps, aux médias, au travail, à la consommation, aux loisirs, aux autres, risque d’être irrémédiablement modifié. Quelles seront nos nouvelles priorités, nos nouvelles nécessités, nos nouvelles habitudes ? Quels changements seront durables ? Quels seront ceux qui seront éphémères ?

Face à ce phénomène d’une ampleur inégalée, l’erreur pour les entreprises serait de préparer l’après en faisant comme avant, sans tenir compte de ce terrible trauma. Plus que jamais, la confiance en l’avenir repose sur la confiance en l’autre. Le temps n’est plus à l’individualisme mais bien à l’action collective et citoyenne.

On le voit aujourd’hui, les périodes de crise sont l’occasion de se recentrer sur les fonctions essentielles et de créer de nouveaux modèles, plus solidaires et universels. Il faut ainsi mobiliser tous les acteurs qui souhaitent que le monde change et faire connaître leurs initiatives positives. L’impact sociétal, environnemental et économique des entreprises pendant cette crise et à sa sortie est ainsi primordial.

Recréer le monde de demain

Ces enjeux collectifs contribuent à conserver le lien social mais aussi une dynamique économique sur tout le territoire, ils doivent être désormais au coeur de nos modèles stratégiques de développement. S’il faut trouver une vertu à cette crise, c’est bien qu’elle nous oblige à repenser nos modèles. Profitons-en et donnons-lui un sens pour reconstruire le monde d’après.

Pour redémarrer, nous aurons besoin d’entreprises qui auront su rester puissantes, solidaires, responsables et vectrices de sens durant cette période, capables de revendiquer une raison d’être légitime et pertinente pour répondre aux futurs besoins de protection du bien commun. Les entreprises qui auront trouvé les bons équilibres, impulsé les changements, inventé de nouveaux modèles, prouvé leur capacité à être utiles résisteront-elles mieux ? Elles seront prêtes en tout cas à proposer aux citoyens une alternative crédible pour assouvir leurs besoins de transformation : recréer le monde de demain.